Quand :
Le mardi 12 février 2013
de 00:00
à 00:00
Où : 104 avenue Jean Lolive Pantin 93500, Ciné 104
Participation aux frais: 3 €
Invités: Serge Avédikian, réalisateur
Invité à un festival de théâtre à Istanbul pendant l’été 1987, Serge Avédikian n’avait pu s’empêcher de traverser la mer de Marmara pour retrouver Soloz, le village de son grand-père arménien, Avédis. De cette journée qui n’a jamais cessé de l’obséder, restent des images à demi-volées et inachevées, donnant à voir les traces furtives d’une communauté chassée en 1922 : une église détruite et des pierres tombales, magnifiques, gisantes, dispersées, réemployées ou abandonnées. Mais demeure aussi inachevé le dialogue amorcé avec les habitants.
Presque 20 ans plus tard, le réalisateur souhaite Retourner à Soloz, briser le tabou si fortement ancré entre Arméniens et Turcs, et sans délaisser le passé, Retourner les regards vers l’avenir.
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Lors d’un voyage en Turquie en 1987, j’ai filmé Soloz, le village de mon grand père. Ces images ont ressurgi en moi et avec elles, l’envie palpable de Retourner au village. Retourner sur les traces de ce que j’avais furtivement filmé. Retourner le monument des pierres tombales arméniennes et en décrypter les gravures. Retourner là où mes ancêtres ne pourront jamais plus retourner. Retourner et mieux mesurer ce qui m’a été transmis. Retourner pour briser le tabou si fortement ancré entre Arméniens et Turcs. Retourner les visages vers l’avenir sans délaisser le passé. Chercher la vérité dans ce qui apparaît et non derrière les apparences. Confronter les images furtives de 1987 à celles d’aujourd’hui et refléter le travail du temps, l’évolution de la relation entre les personnages et les faits. Aujourd’hui les habitants (les slaves musulmans de Thessalonique implantés de force en 1923) veulent rendre hommage aux Arméniens qui les ont précédés et qui ont été chassés de Soloz en 1922 après avoir échappé aux massacres et aux déportations. Se sentent-ils coupables de vivre dans leurs maisons ? Sont-ils conscients que leur existence est construite sur une profonde injustice ? Que savaient-ils ? Autant de questions abordées avec tact et pudeur comme un devoir de mémoire qui s’impose à notre génération. Face à l’avenir, et aux jeunes qui n’auront d’autre responsabilité que d’avoir accepté, sans les mettre en doute, les mensonges perpétués par la propagande nationaliste, j’ai souhaité dialoguer et donner ma vérité.
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