Qu’est-ce que l’ethnopsychanalyse ?
Selon Patrick Fermi (2004), diplômé en ethnologie et psychologue clinicien,
« de la même manière que l’on parle par exemple de psychanalyse de
l’enfant, de psychodrame psychanalytique ou de thérapie familiale
psychanalytique, l’ethnopsychanalyse pointe seulement le fait que l’on
applique le savoir psychanalytique dans un domaine spécialisé, celui
qui relie le fonctionnement psychique et les dimensions culturelles. »
Ainsi,
au niveau clinique, on peut considérer que l’ethnopsychanalyse prête
une méthodologie à l’analyse des représentations culturelles, en sachant
que ces dernières participent au développement, à la structure et au
fonctionnement de l’appareil psychique.
Selon Marie-Rose Moro (2009),
« c’est
Georges Devereux qui est le fondateur de
l’ethnopsychanalyse. Il en a construit les soubassements théoriques, l’a
constituée en tant que discipline et en a défini la méthode originale
et encore subversive aujourd’hui, le complémentarisme. Il a constitué le
champ à partir de l’anthropologie et de la psychanalyse. La discipline
devrait donc s’appeler ethnopsychanalyse. Or dès le début, on perçoit
une oscillation dans la nomination de la discipline, tantôt appelée par
lui ethnopsychiatrie, tantôt ethnopsychanalyse. Pour notre part, nous la
pensons comme une psychothérapie d’orientation psychanalytique.»
Ainsi, la méthode complémentariste
consiste à utiliser l’anthropologie, la psychologie et la psychanalyse
de façon complémentaire pour la compréhension et l’analyse du
comportement humain.
Références
- Devereux G., (1983). Essais d’ethnopsychiatrie générale, Paris : Gallimard, coll. Tel.
- Fermi P., (2004) « Que peut apporter l’ethnopsychiatrie au travail social ? » in Le lien social, n°696, 12 fév. 2004.
- Moro M.-R., Beaubet T. (2009). Psychopathologie transculturelle, De l’enfance à l’âge adulte, Paris : Masson